Les Suisses ont repoussé dimanche avec 61,9% des voix l’idée d’une caisse publique d’assurance maladie. Seuls quatre cantons romands ont approuvé l’initiative populaire défendue par la gauche.
L’initiative populaire réclamant une institution unique et publique de caisse maladie a été rejetée dimanche par 61,9% des Suisses et 19 cantons et demi-cantons sur 26. La proposition de la gauche a toutefois séduit en Suisse romande où quatre cantons sur six ont dit oui (Jura, Neuchâtel, Genève et Vaud).
Par la voix de son ministre de la Santé Alain Berset, le Conseil fédéral a exprimé sa satisfaction sur l’issue de ce vote. Selon lui, ce refus confirme le soutien de la population à sa politique de réformes. Et d’ajouter qu’il faut encadrer la concurrence pour qu’elle se concentre sur la qualité et l’innovation, et non sur la chasse aux bons risques.
Le score est supérieur à celui de 2007
La majorité des votants n’a pas souhaité faire le saut dans l’inconnu. Les menaces de la droite d’une médecine étatisée ont fait mouche. Elles ont été renforcées par les incertitudes entourant les coûts de l’opération, que les opposants chiffraient en milliards, et l’avenir des rabais de primes.
Les partisans de l’initiative n’en ont en pas moins convaincu un bon tiers des votants. Le score est d’ailleurs supérieur à celui de l’initiative socialiste pour une caisse unique et des primes selon le revenu, rejetée par 71,2% des votants le 11 mars 2007.
Pour le camp du oui, une institution publique aurait mis fin au chaos actuel engendré par la concurrence entre caisses privées. Des économies auraient pu être faites sur les frais inutiles.
Le oui est majoritaire en Suisse romande
Ces arguments ont surtout convaincu en Suisse romande. Il y a sept ans, seuls le Jura et Neuchâtel avaient accepté une caisse unique. Ils ont renouvelé massivement leur soutien avec respectivement 63% et 59,6% de oui.
Deux grands cantons ont désormais rejoint les rangs. L’initiative fait un très bon score à Genève (57,4%) et dans le canton de Vaud (56,2%), dont les ministres respectifs de la santé Mauro Poggia (MCG) et Pierre-Yves Maillard (PS) se sont fortement engagés.
Le Valais dit en revanche clairement non (67%). Berne a aussi rejeté l’objet, à 61,4%, mais le Jura bernois l’a accepté à 62,5%.
Il s’en est fallu que de quelque 550 voix à Fribourg: un refus à 50,3% grâce au vote des germanophones: 65% de non contre 55% de oui chez les francophones.