Les accidents et maladies professionnels sont malheureusement encore trop nombreux de nos jours. Chutes, blessures, brûlures, douleurs chroniques, il existe beaucoup de risques dans l’exercice de certaines fonctions. Pour toute personne travaillant plus de 8 heures par semaine, vous serez automatiquement couvert par votre employeur par l’assurance accidents obligatoire LAA. Si votre contrat de travail est inférieur à 8 heures par semaine vous devrez vous assurer grâce à la couverture accidents de la LAMal. Les prises en charge dépendent donc de plusieurs facteurs que nous allons vous détailler.
Accidents et maladies professionnels, quels sont-ils ?
Il existe de nombreuses maladies professionnelles dont sont victimes chaque année les travailleurs. Les risques sont présents en permanence et ce malgré toutes les précautions prises par les employeurs pour protéger les salariés. Il en va de la responsabilité de chaque travailleur de porter correctement les protections mises à leur disposition s’il ne veut pas être coupable de son accident.
Chaque année en Suisse, 2400 cas sont reconnus comme maladies professionnelles et plus de 280 000 comme accidents professionnels. Parmi les maladies professionnelles les plus fréquentes, on retrouve :
- 19% maladies des voies respiratoires
- 24% maladies de peau et hypoderme
- 10% maladie de l’appareil locomoteur
- 6% néoplasies
- 35% maladies des oreilles et système auditif
- 6% classées autres maladies professionnelles
Parmi les accidents professionnels les plus récurrents, la SUVA et l’assurance maladie de base recense :
- Blessures à la tête, à l’oeil et au genou
- Allergies et Eczéma
- Mal de dos, aussi appelé la maladie du 21ème siècle.
Alors comment les éviter et quelles sont les obligations de votre employeur en matière de sécurité au travail ? Comment serez-vous pris en charge si vous venez à vous blesser sur votre lieu de travail ou à contracter une maladie reconnue professionnelle qui nécessite des soins à plus ou moins long terme ?
Mal de dos : le mal du siècle, maladie professionnelle numéro 1
Le mal de dos concerne une grande partie de la population. Outre les causes professionnelles, nous sommes de plus en plus victimes du mal au dos de part nos mauvaises postures au quotidien ou encore le manque de sport. Mais c’est le plus souvent à cause du travail qu’on s’abîme le dos et que les douleurs chroniques apparaissent. Porter des charges lourdes, devoir se plier constamment, avoir une mauvaise posture sur son siège de bureau, tout cela peut causer de réels problèmes de dos mais aussi de cervicales.
Pour atténuer et prévenir ces douleurs, les employeurs ne peuvent malheureusement faire grand-chose, si ce n’est mettre à disposition aux salariés des diables montes charge, fournir des sièges de bureau de qualité ergonomique et amovible mais ces risques de douleurs chroniques restent réels. C’est également aux travailleurs de faire attention à leur posture lorsqu’ils portent des charges lourdes ou encore de garder une bonne position devant son ordinateur (écran à la bonne hauteur, dos droit, etc.).
Il existe des solutions que chaque salarié peut appliquer comme le port d’une ceinture de maintien pour le dos ou encore essayer de plier les genoux plutôt que de courber le dos pour lever un poids.
Ces douleurs, qui peuvent vite devenir invivables, peuvent être reconnues comme maladie professionnelle pour être prise en charge par l’assurance accidents LAA. Il faut déclarer ces douleurs à votre employeur qui pourra les reconnaître comme maladie professionnelle auprès de l’assurance.
Saviez-vous qu’il existe également des médecines naturelles qui peuvent vous aider à soulager votre dos comme l’acupuncture, l’ostéopathie, la physiothérapie ou encore des médecines comme le reiki et le shiatsu. Ces médecines douces sont prises en charge uniquement par les assurances complémentaires. Vous pouvez comparer les primes directement grâce au simulateur en ligne de notre partenaire mes-complémentaires.ch et trouver le meilleur tarif pour pouvoir profiter de ces thérapies alternatives à moindre coût.
Allergies et eczémas, les maladies de peau
Les dermatoses professionnelles concernent 1 maladie professionnelle sur 5, ce qui est assez conséquent. En Suisse, on recense plus de 400 cas par an de maladies de la peau reconnues. Pouvant se produire sous forme d’éruptions cutanées (allergies) ou d’eczéma, les maladies professionnelles de peau attaquent souvent les personnes travaillant dans les métiers de la construction, dans l’industrie métallurgique et chimique mais aussi les métiers mettant les salariés en contact constant avec l’humidité comme les coiffeurs, les agents d’entretien, les professionnels de la santé. Les personnes travaillant également dans les laboratoires et étant constamment en contact avec des substances chimiques sont exposés à des risques élevés de brûlures et d’irritations de la peau.
Il faut systématiquement s’équiper de gants dès que cela est possible pour protéger ses mains, avant bras, et minimiser l’impact des produits utilisés sur la peau. Se laver aussi régulièrement les mains pour rincer et éliminer le plus possible les résidus restants.
En cas de soins nécessaires pour soigner les blessures de la peau, votre assurance accidents LAA prendra en charge les frais. Attention tout de même, il faut signaler la maladie à votre employeur pour que celle-ci soit reconnue comme une maladie professionnelle et correctement prise en charge.
Blessures aux genoux
Les blessures au genoux recensées par la SUVA sont pour la plupart des blessures survenues lors de sorties de loisirs et donc non professionnels. Les sports d’hiver comme le ski, le football, etc. sont des sports très souvent à l’origine de grosses blessures aux genoux (rupture des ligaments croisés, entorse, ménisque, tendinite, etc.).
Il y a tout de même 18 000 accidents professionnels par an comptabilisés comme des blessures aux genoux. Ces accidents concernent essentiellement les métiers comme carreleur, couvreurs, installateurs, horticulteurs ou encore les agents d’entretien en bâtiment car ce sont des fonctions qui sollicitent beaucoup cette partie du corps.
Blessures à l’œil
Plus impressionnantes, pouvant être très graves, les blessures à l’œil concernent malheureusement 27 500 travailleurs chaque année.
Projection dans l’œil d’un corps étranger, brûlure de la rétine, certains accidents du travail coûtent un œil au salarié. Ces accidents sont loin d’être anodins car ils peuvent changer votre vie, certaines personnes perdent l’usage de la vue de manière irréversible. Les métiers comme fraiseur, meuleur ou soudeur sont des fonctions à risque. L’usage des outils et des machines favorise les projections vers le visage et donc les yeux. C’est pourquoi il est indispensable d’utiliser des lunettes de protection de qualité et aux normes. En effet, certaines lunettes cassent et ne résistent pas au choc des projectiles car elles ne sont plus aux normes et conformes.
D’autres métiers comme les analystes et préparateurs en laboratoire sont eux aussi exposés quotidiennement à des risques de projection de substances chimiques dans les yeux.
Il va de la responsabilité de l’employeur de fournir à ses employés des lunettes de protection conformes et de la responsabilité du salarié de les porter obligatoirement pour être bien protégé.
Blessure à la tête, l’un des accidents professionnels les plus fréquents
Les blessures à la tête peuvent être bénignes comme très graves, voire mortelles dans certains cas rares. En milieu professionnel, la SUVA recense chaque année 12 000 blessures crâniennes. Parmi ces blessures, les plus fréquentes sont les plaies ouvertes à la tête (35%) et les fractures de la base du crâne (28%). Les autres accidents concernent :
- Fracture des dents (24%)
- Commotions cérébrales (19%)
- Fractures de l’os nasale (14%)
- Fracture de la mandibule (11%)
Le port du casque est obligatoire sur tous les chantiers. Tout comme les lunettes de protection, les casques doivent être aux normes et présenter aucun défaut pouvant affecter la résistance aux éventuelles chutes du salarié, choc ou chutes de matériaux.
Perte auditive
L’exposition à des nuisances sonores dans certains métiers peut causer la perte auditive. En Suisse, 200 000 personnes sont exposées à un niveau sonore supérieur aux limites autorisées et 20 000 à des vibrations dangereuses pour la santé. De nombreux métiers du bâtiment exposent les travailleurs à ces risques sur la santé auditive.
Ici, les employeurs sont tenus de fournir aux salariés des casques de protection afin de protéger correctement les oreilles des travailleurs.
Comme pour tous les accidents professionnels évoqués précédemment, le salarié devra signaler à son employeur la gêne occasionnée dans l’exercice de son métier pour être pris en charge par l’assurance accidents.
Maladies respiratoires
Encore aujourd’hui des travailleurs sont exposés à l’amiante dans certains bâtiments. Cette exposition excessive peut provoquer des cancers du poumon. Mais ce n’est pas le seul responsable de l’apparition du cancer du poumon chez les salariés. Certains métiers du bâtiment par exemple exposent le salarié à de fortes quantités de poussières qui malgré le port d’un masque atteignent les poumons. D’autres métiers comme la branche forestière est également sujette à l’accumulation dans les bronches de particules de bois.
Comment bien être assuré contre les accidents et maladies professionnels ?
Un accident est vite arrivé que ça soit dans la pratique de nos loisirs, sur votre lieu de travail ou encore sur le trajet pour s’y rendre. Dans tous les cas, s’assurer contre ces accidents est indispensable au vu du nombre important d’accidents se produisant chaque année en Suisse. Vous travaillez à temps plein ou partiel, vous êtes au chômage depuis peu ? Quelles sont les différences et comment vous assurer suivant votre situation ?
J’ai un contrat de travail supérieur à 8 heures par semaine
Toute personne ayant un contrat de travail supérieur à 8 heures par semaine est obligatoirement assurée par son employeur auprès de l’assurance accidents LAA.
Elle couvre :
- Maladies professionnelles
- Accidents professionnels
- Accidents non-professionnels
La couverture prend effet dès le premier jour de travail du salarié et prend fin 31 jours après le dernier jour du contrat de travail. En cas d’accident professionnel et d’arrêt de travail, cette assurance vous couvrira également jusqu’à 80% de votre salaire dès le troisième jour après l’accident. La LAA assure le salaire jusqu’à 148.200 Fr maximum par personne et par an.
Lorsque vous êtes assuré auprès de la LAA, vous n’avez pas à payer de participation aux frais de soins. Ici il n’y a donc pas de franchise et de quote part qui se mettent en place. L’assuré LAA peut économiser jusqu’à 10% sur sa prime auprès de l’assurance maladie de base.
J’ai un contrat de travail inférieur à 8 heures par semaine
Si vous travaillez moins de 8 heures par semaine, vous ne serez couvert par votre employeur que contre les :
- Maladies professionnelles
- Accidents professionnels
- Accidents survenus lors du trajet le plus court pour se rendre ou revenir du travail
Vous ne serez alors pas couvert contre les accidents non professionnels. Il est très fortement recommandé de s’assurer contre ces risques du quotidien, les accidents domestiques par exemple blessent 250 000 personnes chaque année. Les accidents non professionnels qui incluent ceux qui se produisent pendant les loisirs par exemple (sortie en ski, en vélo, randonnées, etc.) représentent plus d’1 million d’accidents en Suisse tous les ans dont plus de 2000 sont mortels.
Il est donc indispensable d’être assuré, mais quelles sont vos solutions si vous n´êtes pas couvert par la LAA ?
Deux solutions s’offrent à vous :
- Adhérer à la couverture accident de la LAMal
- Souscrire à un contrat d’assurance accidents privée
Outre la différence du montant de la prime, ces deux solutions ne vous offriront pas les mêmes prestations. Nous vous expliquons en détails ici les différences notables entre la couverture accidents de la LAMal et un contrat d’assurance accidents privée.
De manière générale, l’option “couverture accidents” de l’assurance maladie de base va augmenter votre prime et vous apporter des prestations en cas d’accidents mais ces couvertures ne seront pas aussi importantes que pour un contrat d’assurance privée.
Vous pouvez néanmoins comparer directement en ligne la différence entre les primes grâce à notre simulateur personnalisé.
Je suis au chômage / je vais bientôt finir mon contrat de travail
Si vous êtes au chômage, vous serez assuré par la SUVA et votre couverture prendra fin 30 jours après le dernier jour de prestations de vos allocations chômages.
Si vous êtes sur le point de finir un contrat de travail, vous pourrez vous assurer auprès de votre ancien employeur grâce à ce que l’on appel : l’assurance par convention. Cette option est à souscrire avant le dernier jour de travail et sera effective pour 180 jours maximum après la fin du contrat de travail. A la fin de cette échéance, il faudra tout de même souscrire à une couverture via la LAMal ou via une assurance accidents privée.
*source : SUVA
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