Plus de 400 médecins ont formé un comité en faveur de la caisse publique d’assurance maladie qui sera soumise en votation le 28 septembre.
Pour certains médecins, le système basé sur la concurrence ne fonctionne pas. La soixantaine de caisses privilégient leurs bénéfices et entravent le travail des médecins par trop de paperasse.
«La pseudo-concurrence engendre peu de gagnants, ce sont surtout tous ceux qui paient des primes qui se retrouvent perdants», soutient le comité nouvellement créé qui a tenu conférence de presse mardi à Berne.
Pour René Haldemann, médecin de famille, «les caisses se piquent les patients dits à bons risques et cherchent à se débarrasser des assurés trop chers, surtout les malades chroniques et les personnes âgées».
Cette sélection des risques est un défaut fondamental du système actuel: elle est cynique, antisociale et contraire à une bonne prise en charge de la population, car elle exclut les personnes qui ont le plus besoin de protection, ajoute son confrère, Hans Stalder, ancien médecin en chef des HUG.
Les caisses usent de toutes sortes d’astuces pour décourager les assurés chers: démarchage sans suite dès lors qu’il s’agit de malades chroniques, offres de prévention ciblées pour les jeunes, consultation téléphonique obligatoire avant de se rendre chez le médecin, frais de pharmacie à la charge des assurés avant d’être remboursés, ce qui peut peser lourd pour des médicaments coûteux.
Trop de bureaucratie dans les caisses-maladie
Les praticiens pointent du doigt un autre défaut: les 61 caisses imposent chacune leur organisation, provoquant un énorme travail administratif pour les médecins. Bien que la prestation soit le même dans le domaine de l’assurance de base, il existe quelque 300’000 primes différentes, variant selon l’assureur, l’âge, le sexe, le canton ou le modèle d’assurance. Cela signifie une montagne de paperasse en cas de changement de caisse.
Pour la rééducation, la garantie de paiement est presque systématiquement retardée ou intervient après des questions chicanières. «Cette guerre bureaucratique nous empêche de consacrer du temps aux patients», estime Anna Andermatt, médecin-assistante. Selon une récente enquête de la Fédération des médecins suisses (FMH), les médecins en hôpital passent plus de temps en tâches administratives qu’auprès des patients.
Plus globalement, les médecins partisans de l’initiative estiment qu’il en va de la liberté de choix du médecin. Les caisses privées tentent elles au contraire de choisir les médecins et les patients sur le seul critère de coût. Avec une caisse publique, la suppression de l’obligation de contracter serait définitivement enterrée, clament-ils.