Un tiers des jeunes de moins de 25 ans auraient ouvert un 3ème pilier en Suisse l’an dernier et ce chiffre ne fait qu’augmenter.
En effet, de plus en plus de jeunes sont soucieux de leur avenir et de leur retraite. Ils n’ont plus forcément confiance en les prestations des 1er et 2ème pilier et préfèrent miser sur l’épargne individuelle que constitue le 3ème pilier. Les deux tiers des jeunes adultes de moins de 35 ans ont déjà ouvert un 3ème pilier.
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Pourquoi faut-il ouvrir un 3ème pilier quand on est jeune ?
Dès l’âge de 18 ans, on peut ouvrir un 3ème pilier. Le plus tôt on ouvre un 3ème pilier, le plus longtemps on cotise et plus le capital final sera important. Dès qu’un jeune gagne son premier salaire, il a intérêt à ouvrir un 3ème pilier. En effet, un versement de 100 francs par mois constitue déjà le début d’une épargne prometteuse.
Quel type de 3ème pilier un jeune peut-il ouvrir ?
Il existe deux types de 3ème pilier : le 3ème pilier lié et le 3ème pilier libre. Un jeune adulte peut ouvrir l’un ou l’autre mais il faut savoir que certaines contraintes seront imposées.
Ouvrir un 3ème pilier lié (pilier 3A) quand on est jeune
Le 3ème pilier lié (pilier 3A) est, comme son nom l’indique, lié à l’âge de la retraite. Cela veut dire que tous les versements que vous faites sur ce compte ne seront disponibles, au plus tôt, que 5 ans avant l’âge de la retraite. Cette contrainte peut rebuter certains jeunes car l’idée que l’on ne reverra pas son argent avant tant d’années peut faire peur, particulièrement si on envisage de l’utiliser pour d’autres types de projets.
Il faut cependant préciser que l’épargne accumulée sur un pilier 3A peut être retirée avant l’âge de la retraite, sous certaines conditions :
- si vous devenez indépendant
- si vous achetez une résidence principale ou secondaire
- si vous quittez définitivement la Suisse
Si vous envisagez d’acheter un bien immobilier dans les années à venir, l’épargne accumulée peut donc être utilisée à cet effet.
Il faut savoir aussi que le 3ème pilier lié peut être souscrit soit auprès d’une banque soit auprès d’une compagnie d’assurance.
La plupart des jeunes préfèrent ouvrir un 3ème pilier en banque, sans doute par souci de flexibilité. En effet, les versements effectués sur un pilier 3A en banque sont libres : si l’on ne peut pas faire de versements pendant une certaine période, le compte reste simplement ouvert.
Un pilier 3A ouvert auprès d’une compagnie d’assurance impose plus de rigueur quant aux versements qui doivent être réguliers. Ce 3ème pilier présente cependant ses avantages : plus de sécurité grâce à l’option “versement libératoire en cas d’incapacité de gain” (si vous devenez invalide, la compagnie d’assurance continue à payer les primes à votre place) et la possibilité de protéger ses proches, c’est pourquoi on parle d’assurance-vie.
Il est également possible de souscrire plusieurs 3ème pilier. Par exemple, un jeune qui aurait une situation professionnelle encore instable peut décider d’ouvrir un 3ème pilier en banque dans un premier temps. Plus tard, quand il sera plus à l’aise financièrement, il pourra ouvrir un deuxième 3ème pilier, cette fois-ci en assurance. Avoir plusieurs 3ème pilier présente l’avantage de pouvoir, au moment de la retraite, échelonner le retrait de son capital et ainsi payer moins d’impôts.
Ouvrir un 3ème pilier libre (pilier 3B) quand on est jeune
A la différence du 3ème pilier lié, le 3ème pilier libre (pilier 3B) n’est pas lié à l’âge de la retraite. Vous pouvez choisir librement la durée du contrat et vous pouvez retirer l’épargne à tout moment sans aucun motif (moyennant une valeur de rachat). C’est particulièrement utile si vous avez prévu d’utiliser l’épargne à moyen terme pour un projet spécifique.
Par contre, le 3ème pilier libre est forcément souscrit auprès d’une compagnie d’assurance et impose une certaine rigueur quant aux versements.
Avant de choisir entre le pilier 3A et le pilier 3B, il faut savoir que le pilier 3A offre une déduction fiscale intéressante régie par la loi fédérale. Le pilier 3B n’offre pas cette déduction fiscale mais offre parfois une déduction fiscale régie par la loi cantonale (cette déduction n’est réellement intéressante que si vous habitez le canton de Genève ou Fribourg).
C’est souvent la problématique de la déduction fiscale qui fait pencher la balance en faveur du pilier 3A. D’autant plus que, même s’il présente plus de contraintes que le pilier 3B, le pilier 3A offre quand même la possibilité de retirer son épargne pour un achat immobilier, ce qui intéresse souvent les jeunes.